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Union Générale des
Travailleurs de Côte d'Ivoire
Siege Social
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8è congrès de l'UGTCI
La Centrale à l'épreuve du changement

Du 11 au 17 Septembre 2012
 

« Les habitudes ont la peau dure », dit l'adage. Ce propos s'est une fois encore avéré exact la semaine dernière. A l'occasion du 8è Congrès ordinaire de l'Union Générale des Travailleurs de Côte d'ivoire (UCTCI) prévu les 6,7 et 8 septembre 2012 à la Bourse du Travail de Treichville. En lieu et place duquel, l'on a eu droit à un scénario rocambolesque bien ficelé par son Secrétaire Général, François Adé Mensah, et dont les acteurs, à différents niveaux, ont su jouer le rôle qui leur était dévolu. Retour sur un thriller qui a duré 72 heures.

500 délégués environ, rassemblés dans la cour de la Bourse du Travail de Treichville. Tous venus de contrées diverses du pays, prendre part aux assises du 8è Congrès ordinaire de i l'Union Générale des Travailleurs de Côte d'ivoire (UGTCI), la Centrale syndicale dont ils se réclament. Ils ne pouvaient pas s'imaginer qu'ils seraient au nombre des personnages retenus par «le réalisateur» François Adé Mensah pour sa dernière production intitulée «Intrigues à l'UGTCI».
Jeudi 6. Après plus de 3 heures d'attente, soit à 11 heures, Joseph Léon Ebagnerin, président du comité d'organisation dudit congrès, accompagné de son staff, fait son entrée dans la cour. Il est ovationné. L'enthousiasme est grand au sein des représentants. Tous prennent place dans l'auditorium Joseph Adiko Niamkey Pour i ceux qui ont fait preuve de patience, l'on se dit que le congrès va enfin démarrer. Que niet ! C'est à un autre schéma que l'on a à faire, s « Le général », comme aiment à i l'appeler ses camarades, fait une adresse à l'endroit des délégués : « Je suis passé vous saluer. Restons calmes et sereins. Et qu'on dise à l'autorité que nous sommes respectueux de nous, et de l'autorité. Il faut qu'en retour, on nous respecte. Le congrès aura bel et bien lieu. Nous avons déjà perdu un jour. Peut-être qu'on le tiendra en seul jour afin de tout régler de manière définitive. Car ce sera simple pour tout le monde. Vous comprenez que la sagesse ne se décrète pas. Elle doit se vivre. Si d'aventure, on nous oblige, nous n'entrerons pas dans la bagarre, encore moins dans l'injure. L'UGTCI restera l'UGTCI. Il y a des batailles à venir. Comme celle de la représentativité. Nous avons des terrains à gagner ».

ADÉ MENSAH MET SON PLAN À EXÉCUTION

On apprend alors qu'Adé Mensah a déposé la veille au Tribunal de Première Instance d'Abidjan une demande de report du Congrès, et donc que celui-ci ne pourrait pas avoir lieu. En effet l'ordonnance n° 3558 du 5/9/2012 signée du juge Hassane Diabagaté « ordonne le report du congrès de l'UGTCI prévu pour se tenir les 6, 7,8 septembre et accorde un délai d'un mois au secrétaire général pour aplanir les obstacles susceptibles de troubler l'organisation dudit congrès et en assurer la tenue effective ». En réponse, le camp opposé a introduit une requête en annulation de cette ordonnance.
Et il devrait en obtenir la signature l'après-midi. A 14 heures, un détachement de la police du 2è arrondissement de Treichville conduit par le lieutenant Bakayoko, porteur de l'ordonnance du juge Diabagaté, intime l'ordre aux congressistes d'évacuer la Bourse du Travail. Sous prétexte que ceux-ci auraient tout saccagé. Les responsables de la Centrale leur font faire le constat de ce qu'il n'y a eu ni trouble, ni casse. A côté des policiers, on relève la présence de gendarmes et de soldats FRCI sur les lieux. Et de tractations en tractations, une deuxième séance d'informations à lieu.
Aux environs de 16h30, Joseph Koffi Akanza, directeur de campagne du candidat Ebagnerin, va instruire l'auditoire sur les causes du blocage à la tenue du congrès. « C'est tôt ce matin que nous avons appris qu'une ordonnance reportait le congrès. Nous avons, à notre tour, introduit une requête en annulation. Ce après midi, le juge qui nous a reçu a bien voulu suspendre la décision de report. Mais il a voulu que cela se fasse en présence des deux parties demain à 7h30, en référé d'heure à heure, à l'effet de nous signifier la décision de la tenue du Congrès », a-t- il expliqué. A sa suite, le premier secrétaire général adjoint, Joesph Ebagnerin a exhorté l'ensemble des délégués à la mobilisation et à l'unité autour du changement tant souhaité. Cette fois encore, rendez-vous a été donné aux participants pour le lendemain 13h.

LE JUGE SE PRONONCE CE MATIN SUR LA TENUE OU NON DU CONGRÈS

Vendredi 7. Le décor n'a point changé. Gendarmes, policiers, et soldats FRCI sont postés dans la cour et dans la guérite des vigiles. Ce qui ne ternit en rien la mobilisation des travailleurs présents sur les lieux depuis lundi pour la plupart. L'animation musicale égaye un temps soit peu leur détermination. C’est à 14h 55mn précises que, sous un tonnerre d'applaudissements, Joseph Ebagnerin, fort du ralliement de Mariétou Guihéoua, accède à l'auditorium. En leader averti, il salue encore une fois la mobilisation exemplaire de ces syndicalistes venus des 4 coins de la Côte d'ivoire. Il rend hommage à celle qui, quelques jours auparavant, avait déclaré sa candidature et a décidé de la retireraprès avoir compris la teneur des textes. L'ambiance est euphorique. A sa suite, les camarades Nielou et Akanza prennent la parole. Dans leur compte rendu des démarches menées du côté du palais de justice, il ressort que la décision du juge des référés tarde à venir. Et que par conséquent, le délibéré sera donné le mardi 11 septembre. « Tout ceci vise à vous démobiliser. Pour nous empêcher de tenir le congrès, on veut nous fragiliser », révèle Akanza.

LE CONSEIL GÉNÉRAL SYNDICAL DE L'UGTCI SUSPEND ADÉ MENSAH

Alors, le Comité Directeur est invité à siéger, tous ses membres, au moins les 2/3 des 115 qu'il compte, priés de se faire enregistrer devant huissier et avocat afin que la décision qui en ressortira ait force de loi. Ceux-ci se retirent. De 15hl5 à 18h45, soient plus de 3 heures d'horloge de débat pour des décisions qui vont changer la donne en faveur de la grande majorité assemblée à la Bourse du Travail depuis déjà 48 heures. A 18h55, un Conseil General Syndical Extraordinaire se tient.ici également, on s’active a la vérification des mandats, et l’effectif requis est largement atteint. Sur 505 délégués invités, 444 ont signé leur présence à cette assemblée. A l’ordre du jour, un seul point: Analyse de la situation relative à la tenue du 8è Congrès de l'UGTCI aux fins de décisions.
Abordant ce point de l'ordre du jour, une proposition avait été retenue par le Comité Directeur. Sur la base des articles 31 et 33 du Règlement Intérieur de l'UGTCI, celui-ci a décidé de la suspension d'ADE Mensah de sa fonction de S.G. C'est à l'unanimité que le Conseil Général Syndical, a entériné cette décision du Comité  Directeur.la résolution qui a été lue et qui sera portée à la connaissance des autorités fait mention de ce que Joseph Ebagnerin reçoit mandat pour assurer le fonctionnement de la centrale jusqu'à la tenue effective du huitième congrès.
Samedi 8. Malgré la fine pluie qui s'est abattue sur la ville d'Abidjan, la cour de la Bourse du Travail ne désemplit pas. Aux alentours de 12heures, alors qu'Ebagnerin veut tenir une réunion d'informations, l'accès à l'auditorium lui est refusé par les gendarmes en poste. Le rassemblement qui a lieu dans le hall de la Bourse du Travail a tout l'air d'un meeting. Chants, discours et hymne national meublent ces instants. Selon les propos de la plupart des membres du Comité exécutif, la mobilisation tient jusqu' à ce mardi 11 septembre. Et toutes les dispositions ont été prises pour que cela soit. Une fois encore, tous les délégués ont fait preuve de patience, de dépassement de soi et surtout d'une discipline exemplaire. Mais la suite des événements nous en dira plus ce qu'il adviendra de la doyenne des Centrales syndicales de Côte d'ivoire.

Par Constant DOSSOU & Sylvain DACOURI

Adé Mensah, persona non grata à la Bourse du Travail

Le Conseil Général Syndical en sa session extraordinaire du vendredi 7 septembre a suspendu François Adé Mensah de son poste de secrétaire général de l'UGTCI. De facto, il n'a plus accès à la Bourse du Travail, ni d'y tenir des manifestations. En dépit de l'attente du verdict du juge des référés. Cette sanction a été vite  appliquée hier lundi 10 septembre où, François Adé Mensah a convoqué une équipe de la RTI1 aux fins de tenir une conférence de presse, à la Bourse du Travail. Elle n'a pu avoir lieu car les délégués chargés de la commission sécurité, ont vite  fait de renvoyer les journalistes à « leur invité ». En effet, les congressistes ne veulent pas voir le secrétaire général sortant franchir le pas i du siège de l'UGTCI, si ce n'est pour venir présenter le bilan de ses 7 années de gestion. Lui qui a pourtant bénéficié de la compréhension de ses camarades, en reportant de deux (2) ans ledit congrès. Sa gestion est fortement décriée. Dans un premier temps, il lui est reproché d'avoir de façon unilatérale décidé de reporter le congrès qui devait se tenir les 6,7 et 8 septembre. Ce, à moins de 48 heures avant l'ouverture des ces assises. Dates pourtant décidées par le Conseil Général Syndical tenu les 11 et 12 juillet 2012.
Des délégués, qui comprennent difficilement ses preuves qu'il dit vouloir encore faire au sein de la Centrale, déploraient son mutisme devant les cas de licenciement abusif à la SICOGI, la RTI et la SOTRA. Une centrale digne de ce nom ne serait pas restée de marbre devant tant d'injustices faites à des travailleurs ivoiriens. La gestion financière dADE Mensah a fait l'objet d'un manifeste à lui adressé par un groupe dit « des Syndicalistes Adeptes du Respect des Textes de l'UGTCI ». A la lecture de ce manifeste, le secrétaire général sortant aurait détourné à son profit de fortes sommes d'argent destinées au fonctionnement de la Centrale, entre autres les subventions de l'Etat, de la MUGEFCI, du FDFP, de la CNPS, et logées dans un compte ouvert sur sa seule initiative. Mieux, il a gardé par devers lui l'argent collecté pour l'organisation du 8è congrès et qui lui a été de facto réclamé par le dernier Conseil Général Syndical. Adé Mensah aurait  reconnu donc avoir « les mains S jj sales », mais ne serait pas prêt à passer le témoin dans la honte. Peut-être est-ce là tout le mystère du mal qui ronge l'UGTCI à ses 50 ans. En tout cas pour l'heure, celui qui avait jusqu’à une date très récente les rennes de l'UGTCI est î désormais persona non grata.

SD & CD

50 ans après, l'UGTCI à l'épreuve des mutations

La plus vielle des centrales syndicales de Côte d'ivoire, l'Union Générale des Travailleurs de Côte d'lvoire(UGTCI), créée le 4 août 1962, est à l'épreuve du changement. Elle doit faire sa mue, donc appelée à s'adapter aux nouvelles réalités qui s'imposent à elle. Le syndicalisme de participation responsable longtemps prôné hier, doit aujourd'hui faire place à un nouveau concept qui inscrit la centrale dans une dynamique plus proactive basée sur une plate-forme de dialogue et d'échanges permanents. Toute chose qui passe par un nouveau toilettage des textes, la restructuration des instances et la formation de ses membres. Mais ce qu'il nous a été donné de voir depuis une semaine déjà vient corroborer l'adage selon lequel, « les habitudes ont la peau dure ». Car entrer dans le changement n'est pas toujours aisé pour les vieilles générations. Non seulement accrochées à leurs acquis, elles ne facilitent pas le passage de témoin aux générations suivantes. Adé Mensah, en plus d'avoir bouclé son mandat depuis 2010, s'est offert deux années supplémentaires. Ce que lui a concédé la base sans crier gare. Aujourd'hui, la centrale est à un carrefour décisif de son histoire. Les délégués dans leur majorité aspirent au changement. Et les remous constatés au sein de l'institution ces jours-ci en sont l'expression. L'UGTCI joue son destin Pourvu que « les sorciers » n'entrent pas dans la danse.

C.D

Propos recueillis

AMICHIA NIAMKEY, MEMBRE DU COMITE EXECUTIF

« Vivement la tenue du congrès »

Je suis très malheureux devant cette situation. Le secrétaire général sortant (Ndr. ADE Mensah) sait pertinemment qu'il ne peut être le candidat du consensus. Les instances de l'UGTCI, conformément aux textes, ont fixé la date de la tenue du congrès. On ne peut pas comprendre comment de façon unilatérale, au cours d’une réunion informelle, il décide du report du congrès. Et de nous trainer devant les tribunaux rien que dans le but de créer des tensions. Vu l’enthousiasme des congressistes, je trouve cela déplorable et pitoyable. Aujourd’hui, le blocage qu’il a provoqué a amené le Conseil général syndical à le suspendre de ses fonctions de S.G. Nos textes prévoient cette disposition en cas de défaillance du S.G. Nous l'avons fait de façon démocratique, à plus des 2/3 des membres convoqués. Avec les remous que nous connaissons ces jours-ci, seule la tenue d'un congrès pourra mettre de l'ordre au sein de la maison UGTCI.

ACHI N’GBICHI, MEMBRE DU COMITE DIRECTEUR

« Que le camarade ADE se ressaisisse »

Ma première satisfaction, c'est de voir que les travailleurs dans leur ensemble ont respecté l'orientation que nous avons donnée, à savoir être calmes, respectueux des autorités et des lois de son pays. Ma seconde satisfaction réside dans le fait que nous avons réussi à mobiliser et maitriser les délégués malgré les provocations que nous avons dû subir. Ce sont la mes impressions en tant que membre du comité d’organisation du congrès mis en place par le camarade ADE Mensah, même si ce congrès n'a pas eu lieu. Etre surpris que celui-ci n'ait pas lieu, c'est ne pas connaître la maison. Le congrès doit se tenir, car c'est une instance qui est convoquée régulièrement. Et vous avez pu le constater que les délégués sont arrivés à Abidjan depuis lundi pour le congrès. Et jusqu'ici, la mobilisation est parfaite. Mais la situation que nous connaissons doit remobiliser les troupes. Le travailleur doit être endurant, capable de s'adapter à toutes les situations. Si nous avons pu traverser la crise que notre pays a connue durant plus de dix ans, ce n'est pas une crise considérée comme les sauts d'humeur d'un individu qui va nous abattre. S'il y avait menace sur la Centrale, le camarade ADE Mensah viendrait discuter avec nous sur ce qu'il trouve d'anormal. Mais il y a des raisons d'espérer, et elles sont réelles. La maison est remobilisée. C'est une personne qui n'est pas là. Et comme nous sommes dans un milieu où on fait beaucoup de tractations et beaucoup d'accords. Que le camarade ADE se ressaisisse et rejoigne la grande famille de l'UGTCI, sa famille, comme Mariétou Guiéhoa l'a fait.

CD

Les coulisses

  • La Bourse du Travail militarisée

La Bourse du Travail a été transformée en un véritable camp militaire. Gendarmes, Policiers et militaires y étaient présents. Certains pour assurer la sécurité des congressistes et d'autres pour empêcher l'accès à l'Auditorium. Cette présence très remarquée des forces de l'ordre agaçaient visiblement les congressistes. Qui leur demandaient de quitter « leur maison ». Mais ces derniers ont refusé puisqu'ils avaient mandat d'empêcher la tenue du congrès.

  • Adé Mensah : principal sujet de conversation

S'il y a un nom qui revenait sur toutes les lèvres des congressistes de façon récurrente, c'était celui du secrétaire général sortant Adé Mensah. Qui par ses manœuvres de déstabilisations a bien irrité les délégués.

  • Des tractations à n'en point finir

L'entrée de l'auditorium étant sous haute surveillance policière, les congressistes étaient dispersés dans le hall, dans la cour, sous les bâches chacun y allait de son commentaire. Pendant ce temps, des tractations avaient lieu avec les forces de l'ordre pour que les congressistes aient accès à la grande la grande salle. Ces négociations étaient menées parfois par Joseph Ebagnerin lui-même.

  • Des femmes à la manœuvre

Les femmes ne sont pas restées inactives, elles ont mobilisé, harangué l'auditorium. Prenant la parole sur le pupitre pour galvaniser les hommes. « Nous devons rester ici jusqu'à ce que le congrès se tienne », déclaraient-elles à tour de rôle. Elles étaient au four et moulin pour la restauration et les hébergements. « Tous les congressistes doivent bien manger et bien dormir jusqu'à ce que tout prenne fin ». Tel était le mot d'ordre.

  • Adé Mensah convoque la presse à la Bourse du Travail

Le lundi 10 septembre, aux environs de 11h, une équipe de la RTI 1 débarque à la Bourse du Travail. Motif, elle dit avoir été convoquée par Adé Mensah pour une conférence de presse. Certains agents de la sécurité ont sagement demandé à la télé de repartir, puisqu'Adé Mensah n'a plus droit à la Bourse du Travail.

SD




 

A.T.
 
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